Radio Courtoisie, Libre journal des historiens du 24 mai 2023
Je ne me souviens plus exactement – c’était il y a sûrement un demi-siècle – notre invité était Jean-Pierre Arrignon, jeune professeur d’histoire à Poitiers. Un jour, vers midi, il se présenta à l’Institut de Byzantinologie à Belgrade. Nous étions cinq ou six à l’époque dans le bureau du professeur Georges Ostrogorski, où il nous invitait régulièrement après les leçons. Jean-Pierre, jeune et plein de bonne humeur, s’est joint à notre rassemblement. Il nous a rapidement connu et s’est penché sur nos domaines de travail – plein d’idées sur la coopération possible. De nos conversations, il a découvert que je fais un effort particulier pour traiter les données historiques directement offertes par les images médiévales sur les murs délabrés, car le temps lui-même les détruit. Je n’oublierai jamais sa réaction immédiate: je dois me familiariser avec le projet épigraphique du célèbre Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers.
A son retour en France, peu de temps après, il a tout fait pour être mon meilleur hôte en 1984. Dans l’ambiance merveilleuse de l’édifice du XVIe siècle, j’ai rencontré une petite équipe d’excellents connaisseurs et spécialistes qui, bien préparés, visitaient chaque année un département particulier de France pour examiner et publier les résultats de la recherche suivis de la documentation et des commentaires. A la fin de mon séjour, nous avons même accompli un voyage avec l’équipe du Centre à Nîmes, dont les monuments ont fait l’objet d’un volume spécial édit cette année-là.