Radio Courtoisie, Libre journal des historiens du 24 mai 2023
Je ne me souviens plus exactement mais je pense que notre amitié dure un demi-siècle. Notre première rencontre a eu lieu à l’Institut de Byzantinologie à Belgrad dans le bureau de professeur Georges Ostrogorski, très grand byzantiniste yougoslave d’origine russe. En époque, Jean-Pierre Arrignon était un jeune profeseur d’histoire à l’Université de Poitiers. Grâce à lui, la collaboration étroite a été établie avec le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers.
L’affection qui entoure chaque rencontre avec lui, sa capacité de collaborer dans différents domaines et sa compréhension pour les efforts des autres – tout ceci émane de la personnalité de Jean-Pierre Arrignon. Sa fraicheur d’esprit nous étreint et c’est justement ce trait insolite qui le distingue des autres experts avec lesquels nous avons travaillé.
La profondeur et la sincérité de son amitié ont obtenu, de fait, leur confirmation d’une manière inattendue lors des moments les plus pénibles que nous avons vécus. Lorsque des bombes ont commencé à tomber sur Belgrade assombrie au cours du printemps de la dernière année du XXe siècle, Jean-Pierre a été le premier à trouver les paroles justes pour nous encourager et nous soutenir. Il était parmi des rares collègues occidentaux d’être présent à nos côtés.
Après la guerre, Professeur Arrignon est revenu plusieurs fois en Serbie et notamment à Kosovo. Chaque son intervention a laissé une trace inoubliable dans la mémoire des collègues serbes.
Le professeur Arrignon a laissé l’empreinte profonde dans la vie savante, ainsi que dans l’historiographie médiévale et byzantine. Il était et restera un ami éminent de la Serbie.
