D’abord, à tous ceux qui me font l’honneur et l’amitié de me lire, je souhaite une bonne année dans l’espérance que la construction de la Paix devienne la préoccupation majeure du nouveau Secrétaire Général de l’ONU , M. Antonio Guterrez, qui vient tout juste de prendre ses fonctions.
L’année 2016 marquera sûrement une date dans la situation géopolitique du monde. Le coup d’Etat en Turquie, l’élection du Président américain Donald Trump, la libération d’Alep Est et la prochaine rencontre d’Astana concernant la paix en Syrie, la reconquête de Mossoul, etc., en sont les principaux signes militaires et politiques auxquels il faut ajouter la place de plus en plus importante prise par l’Asie dans le monde du commerce, des échanges et de la finance, ainsi que le dernier accord surprise entre membres de l’OPEP et non-membres de l’OPEP pour stabiliser la production de pétrole et faire rebondir le prix du baril ! De tous ces événements nous nous bornerons à en lire seulement quelques uns.
Le « coup d’Etat turque » tenté contre le président Recep Tayyip Erdogan, a incontestablement eu une importance majeure. Le soutien immédiat apporté par le président russe Vladimir Poutine, à son collègue turc, a permis l’élaboration d’un nouvel axe géopolitique majeur au Moyen-Orient entre Ankara, Moscou et Téhéran pour prendre la main dans le dossier syrien lors de la prochaine rencontre d’Astana à laquelle les Etats-Unis n’ont pas même été invités ! Un nouveau rapport de force est en train de se créer au Moyen-Orient. De cet axe se rapproche non seulement l’Egypte, qui a envoyé un contingent symbolique certes, de troupes se battre au côté de l’armée syrienne, mais aussi l’Arabie saoudite et le Qatar. Il n’est pas sans intérêt de noter que pour la première fois, les pays producteurs de pétrole et membres de l’OPEP se sont mis d’accord à Vienne les 10-11 décembre 2016, avec les pays producteurs non-membres pour limiter la production et faire augmenter le prix du baril près des 60$. Cet accord est pour une large partie à porter à l’actif de la Russie. Quant au fonds souverain du Qatar, associé à la société suisse Glenmore, il vient de prendre une participation de 15% dans la privatisation de Rosneft, soit un investissement de 10 milliards de $ !
Il est aussi important de souligner la grande ouverture de la Russie en direction du Japon et de l’ASEAN. Les présidents Shinzo Abe et Vladimir Poutine se sont rencontrés à Vladivostok puis à Shinzo. Plus de 50 projets d’investissements croisés ont été conclus tandis que les discussions politiques sur le statut des îles kouriles est soumis à une commission mixte pour permettre enfin de signer un traité de paix avec le Japon ! De même le 20e anniversaire de la fondation de l’ASEAN s’est tenu à Sotchi les 19-20 mai 2016. Cette rencontre entre les 10 pays de l’ASEAN a eu lieu pour la première fois en Russie ; les 10 pays de l’ASEAN forment le 7e marché mondial, avec un PIB de 5,5 milliards de $ et 600 millions d’habitants. A cette occasion, de nombreux projets d’investissements ont été conclus notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de l’agriculture, de l’éducation et du tourisme. Ainsi, il est manifeste que la Russie s’ouvre largement à l’Asie, non pas dans la perspective de s’isoler de l’Occident, bien au contraire ! Mais devant l’inaction de l’Union européenne enfermée dans sa stratégie otanienne des sanctions ! Madame Angela Merkel soutient à la fois le maintien des sanctions au grand dam des industriels allemands et prône néanmoins sa volonté de créer un grand marché économique commun de Lisbonne à Vladivostok !
Enfin une page d’histoire est en train de se tourner avec l’élection de Donald Trump à la tête des Etats Unis. Il n’est pas la peine de gloser sur le rôle de Vladimir Poutine dans cette élection ! Il est plus intéressant de regarder la carte des états américains qui ont voté pour Donald Trump. Il est clair que les deux côtes, l’orientale comme l’occidentale ont largement soutenu Madame Hillary Clinton, en revanche l’Amérique profonde du Middle West, a largement rejeté celle qui leur a semblé vouloir continuer la politique de B. Obama : la paupérisation grandissante de cette classe moyenne a été séduite par ce slogan « America first » et par un sentiment de confiscation du pouvoir par quelques grandes familles soutenues quasi unanimement par des medias acquis à leur gouvernance !
La décision du Président B. Obama d’expulser 35 diplomates russes dont le chef cuisinier de l’ambassade, la veille du Nouvel an, s’apparente à un aveu auquel V. Poutine a répondu avec discernement et habileté en refusant d’appliquer la traditionnelle parité des expulsions et en invitant les enfants des diplomates américains à l’arbre de Noël du Kremlin ! Quel camouflet !
Enfin, chacun d’entre vous a pu consulter les notes des agences : Bloomberg vient de placer la Russie en tête des pays pour les investissements et annonce un rendement de 26% sur les investissements en rouble, monnaie qui aujourd’hui connaît un grande stabilité, et de conclure « les Etats Unis perdent leur influence, ce qui est le résultat direct de la politique incohérente de B. Obama ». Quant à Stratfor, il annonce le renforcement de la position de la Russie en Europe et en Asie pour 2017, d’autant plus que la Russie devrait connaître enfin une croissance de son PIB de 4 à 4,5.
Une nouvelle donne géopolitique est en train de se mettre en place ; la chance de Donald Trump est de savoir saisir cette opportunité pour replacer les Etats Unis au sein de ce monde multipolaire qui s’ouvre. Le temps de l’unipolarité arrogante et menaçante semble passé ! Le moment est venu de travailler ensemble pour assurer la Paix et le Bien commun à tous, plus sûr moyen de combattre le terrorisme et de limiter l’émigration.
JP Arrignon