« Le rôle de l’URSS dans la Seconde Guerre mondiale »

Commémoration des 70 ans de la fin de la seconde Guerre Mondiale

Il y a 70 ans jour pour jour qu’un des conflits les plus meurtriers du XXe s. s’achevait. Les alliés Etats Unis, France, Royaume uni et URSS venaient d’obtenir la reddition sans condition de l’Allemagne nazie. 70 ans après, que reste-t-il de cette tragédie dont le nombre des victimes frise voire dépasse les 30 millions ! Notre propos aujourd’hui n’est pas de retracer l’histoire de cette deuxième guerre mondiale, mais seulement d’évoquer la place et le rôle d’un des alliés, l’URSS de Joseph Staline.

Nous évoquerons brièvement la période d’avant guerre les années 1935-1939, puis les grandes étapes militaires de l’URSS en guerre ; enfin la place dans le souvenir et l’enseignement en France.

I – La période avant-guerre : les années 30 (1930-1939)

Il est intéressant de rappeler ici quelques dates. L’Histoire, comme vous le savez, repose d’abord sur la chronologie. La décennie 1930-1939 est marquée par les bouleversements majeurs des Etats et des sociétés suite aux conséquences du crash boursier de 1929 qui favorise la montée de l’extrémisme, exacerbe les tensions internationales et s’achève par la seconde guerre mondiale.

1931-1933 ce sont les famines soviétiques liées à la dékoulakisation et la création des sovkhozes dont l’holodomor ukrainien n’est qu’une des manifestations. Bilan plus de 6 millions de morts, sans compter les 6 millions de mort au moins des famines chinoises.

Sur le plan politique c’est le temps de la montée des totalitarismes : le fascisme en Italie avec Mussolini, le nazisme en Allemagne avec Hitler, le franquisme en Espagne avec Franco enfin le stalinisme en URSS avec Joseph Djougachvili dit Staline qui élimine tous ses opposants lors des Grandes purges.

En Occident, les démocraties sont aux prises avec des scandales en France affaire Stavitsky (1934) et manifestations des Ligues, des difficultés économiques : le Royaume Uni abandonne la convertibilité de la livre/or et laisse le marché fixer la valeur de sa monnaie, de même il abandonne le libre échange pour des échanges préférentiels avec le Commonwealth. Le nombre de chômeurs passe de 3 millions en 1932 à 1, 8 millions en 1938.

En France, 1936 voit l’arrivée au pouvoir du front populaire : les accords de Matignon du 7juin 1936 accorde le samedi chômé, créent les congés payés et nationalisent quelques entreprises SNCF (1 juillet 1937) ; Air France et la Banque de France sont contrôlés par l’Etat.

Aux Etats Unis Franklin Delano Roosevelt lance un premier New Deal sur déficit budgétaire. En 1934, l’économiste Simon Kuznets invente le PIB et en 1935 Roosevelt lance un second New Deal plus efficace. Les Etats Unis restent isolés et comptent 9 millions de chômeurs.

En Allemagne on compte en 1933, 6 millions de chômeurs, plus aucun en 1936 !

Comme il est facile de le comprendre, la situation politique de l’Occident dans les années 30 est extrêmement tendue, cette tension rejaillit sur la politique internationale.

La peur de le montée du totalitarisme allemand pousse les Etats occidentaux à conclure avec l’URSS, d’abord des pactes de non agression le 16/05/1932 ratification du pacte de non agression entre la France et l’URSS ; le 02/09/1935 Pacte franco-soviétique d’assistance mutuelle en cas d’agression. Ce pacte conclut entre Maxime Litvinov et Louis Barthou est signé à Paris par Pierre Laval Ministre des Affaires étrangères et Vladimir Potemkine, Ambassadeur d’URSS en France. Il est ratifié par les députés le 27 février 1936 puis par les sénateurs le 12 mars 1936. L’échange des ratifications a lieu à Moscou le 27 mars 1936 et l’enregistrement auprès de la SDN le 18 avril 1936.

L’article 2 « Au cas où la France ou l’URSS seraient l’objet d’une agression non provoquée de la part d’un Etat européen, malgré les intentions sincèrement pacifiques des deux pays, l’URSS et réciproquement la France, se prêteraient aide et assistance ».

C’était la première et la dernière fois que l’URSS entre les deux guerres mondiales accepte un engagement positif. Malheureusement, le traité n’a pas été appliqué en grande partie parce que la coopération militaire avec l’URSS se heurte à l’hostilité de l’état-major (le général Maurice Gamelin chef d’état-major de 1931 à 1940 soutenu par Daladier) que les gouvernements successifs, y compris le Front populaire, n’ont jamais cherché à surmonter. Maurice Gamerlin était surnommé Baudelaire parce qu’on le reconnaissait dans ce poème des Fleurs du mal intitulé la Beauté :

Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ; J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ; Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Le 17 juillet 1936 éclate la guerre d’Espagne : L’Angleterre et la France de Léon Blum déclarent leur « non intervention » alors que l’URSS soutient les Républicains et Hitler les franquistes ! les camps sont déjà en place. Nous pouvons mesurer alors la tragique conséquence de 1936 du refus de donner vie au Traité d’alliance Franco-URSS. Cette dernière comprend alors qu’il n’y a pas d’alliance possible avec les démocraties occidentales ; l’URSS sait parfaitement que l’affrontement avec l’Allemagne nazie est inéluctable et cherche du répit ; cela conduit au Pacte germano-soviétique signé par Molotov et Ribbentrop le 23 août 1939. Ce pacte provoque une stupeur dans les démocraties occidentales et Daladier décrète l’interdiction du Parti communiste français.

Les Soviétiques tirent parti de ce pacte pour négocier avec la Finlande la création d’une zone tampon pour protéger Leningrad d’une éventuelle attaque allemande ! Devant le refus des finnois, les Soviétiques déclenchent la guerre d’hiver ou guerre russo-finnoise qui dure 104 jours (30 novembre 1939 – 13 mars 1940 Traité de Moscou). Cette guerre est considérée comme un désastre et certains historiens pensent que ce désastre à jouer un rôle dans l’élaboration du plan Barbarossa. Les soviétiques reconnaissent la perte de 126 875 tués et 264 908 blessés ou prisonniers. Or ce sont les meilleurs troupes soviétiques ! La signature du traité de Moscou arrête les préparatifs franco-anglais pour aider la Finlande ; d’autre part l’attaque allemande vers le Danemark et la Norvège (opération weserübung, le 9 avril 1940, détourne l’attention des démocraties vers cette nouvelle zone de combat. Les Français et Polonais s’illustrent dans la bataille de Narvik, soutenus par les Anglais. La Norvège capitule le 10 juin 1940.

L’Opération Barbarossa du nom de l’empereur du Saint Empire Germanique Frédéric Barberousse (1122-1190). Elle fut commandée par Hitler à son état-major le 21 juillet 1940 soit 11 mois après la signature du pacte germano-soviétique ! L’offensive contre l’URSS est déclenchée le 22 juin 1941, le même jour de l’attaque de l’empire russe par Napoléon en 1812 ! L’offensive va durer toute la guerre jusqu’en 1945 ; L’URSS est le principal théâtre d’opération de la guerre terrestre en Europe. 80% des pertes de la Wehrmacht sont subies sur le front russe. Ce chiffre à lui seul montre l’importance de l’URSS dans la victoire ! La directive allemande est claire : Ecraser rapidement la Russie soviétique.. Nous n’évoquerons que les batailles les plus importantes en termes de pertes :

Les victoires allemandes :

Le chaudron de Smolensk 19 juillet 1941-10 septembre 1941. Les combats sont terribles et les pertes énormes : Les Allemands du Général von Bock perdent 250 000 h ; les Soviétiques ont 45 000 tués, mais 300 000 prisonniers et 700 chars détruits !

Bien qu’y ayant engagé l’essentiel et le meilleur de ses forces disponibles, la Wehrmacht se heurte à une défense soviétique solide, bien organisée et opiniâtre qu’elle ne parvient pas à percer malgré l’ampleur considérable des moyens engagés ; elle subit de lourdes pertes. L’Armée rouge, malgré des pertes encore plus importantes8, dispose de réserves stratégiques et lance deux contre-offensives de part et d’autre du saillant de Koursk, l’opération Koutouzov et l’opération Rumyantsev. Ces contre-attaques rejettent la Wehrmacht sur ses lignes de départ et permettent la libération de deux villes stratégiquement importantes, Orel et Kharkov.

Comme il était prévisible, l’issue de cet affrontement gigantesque fut exagérée par la suite dans la propagande soviétique et minorée dans la propagande nazie, entre autres. Après cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus jamais à reprendre l’offensive sur le front russe. Elle subit dès lors une poussée continue, parsemée de défaites successives,

Le général Blumentritt relève que « le comportement des troupes russes dans la défaite contrastait terriblement avec celui des Polonais ou des Occidentaux. Mêmes encerclés, les Russes s’accrochaient et combattaient ».

La bataille de Kiev ou la bataille de la défense de Kiev (7 juillet ou 7 août 1941- 26 septembre 1941, Von Rundstedt : pertes allemandes 150 000 h. tués ou blessés pertes soviétiques 335 000 tués, 665 000 prisonniers) Selon Guderian cette bataille a retardé de 3 mois l’attaque sur Moscou qui marque le redressement soviétique.

La bataille de Moscou (30 septembre 1941 au 20 avril 1942) est le plus vaste engagement militaire de tous les temps ; les effectifs cumulés des combattants s’élevèrent à 7 millions de soldats sur lesquels 2, 5 millions furent tués, faits prisonniers ou portés disparus. Les pertes soviétiques : 1 896 500 hommes sont infiniment plus lourdes que celles des allemands 615 000 h. fin septembre Richard Sorge, journaliste allemand et soviétique informe les Soviétiques depuis Tokyo que les Japonais n’attaqueront pas l’URSS, ce qui a permis l’envoi des troupes de l’Est sur le front moscovite. Toutes les puissances du monde étaient à l’écoute du sort de la bataille dont Hitler disait que c’était « la plus grande bataille de l’histoire du monde » et qu’une fois que le dragon soviétique aurait été frappé à mort, il ne se relèverait jamais ». Pourtant cette bataille qui fut le plus grand affrontement de la guerre et son premier grand tournant, est aujourd’hui bien oublié car elle révèle les erreurs de Staline, la maîtrise du général Joukov et le talent d’un jeune général, André Vlassov.

Les pertes des autres batailles n’ont jamais atteint ces chiffres : la bataille de Stalingrad (juillet 1942-début février 1943) tenue pour l’engagement le plus sanglant de l’histoire, n’a engagé que 3.600 000 h soit la moitié de ceux de Moscou et les pertes combinés des deux camps furent 912 000 h. en comparaison des 2,5 millions de l’autre affrontement.

La bataille de Koursk (5 juillet-23 août 1943)

Pour le haut-commandement (Oberkommando der Wehrmacht, son nom de code est opération Citadelle2. Elle va se solder par un nouvel échec pour le Reich. Trois armées allemandes regroupant 900 000 hommes3 soit 50 divisions dont 19 blindées et motorisées (plus 20 divisions de réserve), 10 000 canons et mortiers4, plus de 2 000 avions4 et 2 700 chars se lancent à l’assaut de deux armées blindées soviétiques épaulées de 4 corps blindés5 de 3 300 chars6 et d’une armée d’infanterie regroupant 1,337 million d’hommes, 19 300 canons et mortiers5 ; soit 2 millions de combattants sur un front long de 270 km. Le Reich y engage 2 000 avions dont les 1 800 avions des 4e et 6e flottes aériennes et plus de 50 % de ses blindés disponibles. Le général Erfurth ira même jusqu’à déclarer que « tout le potentiel offensif que l’Allemagne avait pu rassembler fut jeté dans l’opération Citadelle. »7

pertes allemandes : 177 847 tués blessés ou disparus, 1614 chars, 459-1961 avions. Pour les Soviétiques : 56 727 tués blessés, 252-323 chars et 159 avions.

Comme il était prévisible, l’issue de cet affrontement gigantesque fut exagérée par la suite par la propagande soviétique et minorée par la propagande nazie, entre autres. Après cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus jamais à reprendre l’offensive sur le front russe. Elle subit dès lors une poussée continue, parsemée de défaites successives, qui allait conduire à la libération du territoire soviétique de l’occupation nazie, à la traversée de la Pologne par l’Armée rouge et enfin à la conquête de Berlin. Mais après cette bataille, fin août 1943, il apparaît que l’Allemagne a probablement déjà perdu la Seconde Guerre mondiale.

Le siège de Leningrad (8 septembre 1941,-27 janvier 1944, 872 jours ; Pertes allemandes 200 000 hommes pertes soviétiques 350 000 h + 110. 000 disparus auxquelles il faut ajouter 16 400 civils tués per les bombardements et 1 million par la faim.

Bataille de Berlin 16 avril – 2 mi 1945.

Les forces en présence sont révélatrices de l’épuisement du IIIe Reich. Les Allemands ont rassemblé 15 divisions soit 766750 h., 1519 véhicules blindés, 224 avions et 9300 pièces d’artillerie ; les Soviétiques disposaient de 196 divisions 2.500 000 h., 6250 Chars, 7500 avions et 41 600 pièces d’artillerie. Les pertes allemandes sont de 92 000 à 100 000 tués, 220 000 blessés, 480 000 prisonniers les Soviétiques eurent 81116 tués, 280 951 blessés ; ils perdirent 1997 chars, 2108 pièces d’artillerie et 916 avions.

Conclusion Bilan de la guerre sur le front Est

Le cumul des pertes militaires de l’Union soviétique et de l’Allemagne nazie, dans sa guerre d’invasion de l’Union soviétique, se monte à 80 % du total de toutes les pertes militaires enregistrées sur le théâtre d’opération européen de 1940 à 1945. C’est sur le front russe que la Wehrmacht a les reins brisés, bien avant le débarquement des Alliés en France. Après le débarquement de Normandie d’un corps expéditionnaire en juin 1944, c’est encore à l’Est que les Allemands continuent à engager et à perdre la majorité de leurs hommes. La comparaison des pertes subies par la Wehrmacht sur les deux fronts à partir de juin 1944 montre la part presque exclusive du front russe même après ce débarquement. Du 1er juillet au 31 décembre 1944, pendant cinq mois, lors de la grande offensive soviétique contre le groupe d’armées Centre, les Allemands perdront chaque mois en moyenne 200 000 soldats et près de 4 000 Hiwis, des auxiliaires étrangers (russes) de l’armée allemande. À l’Ouest, au cours de la même période, c’est-à-dire après le débarquement allié en France, la moyenne des pertes allemandes s’élèvera à 8 000 hommes par mois soit un rapport de 1 à 25.

Les pertes en vies humaines sont colossales et les conditions de vie effroyables pour les deux camps. En 2001, les historiens russes estimaient les pertes du conflit germano-soviétique à 26,2 millions de tués (environ 16 % de la population de l’Union soviétique de 1940) dont plus de 11 millions de soldats et officiers (6,8 millions de tués directs et3,8 millions de prisonniers de guerre décédés entre les mains de la Wehrmacht), et surtout 15,6 millions de civils puisque l’importance sans précédent des pertes civiles est d’abord la conséquence d’une guerre d’anéantissement menée en Union soviétique par le Reich nazi et ses einsatzgruppen. Trente-quatre millions de Soviétiques ont été mobilisés dans les rangs de l’Armée rouge de 1941 à 1945. L’ampleur de l’engagement allemand a été gigantesque : quelque 20 millions d’Allemands ont porté, à un moment ou à un autre, l’uniforme de la Wehrmacht sur le front russe, de sorte que c’est toute la société allemande qui fut impliquée dans l’expérience de la guerre sur le front de l’Est. Celle-ci a été voulue, dès sa phase de préparation, comme une lutte à mort, exigeant un engagement sans limite, une obéissance absolue, la destruction totale de l’ennemi. À ce titre, la guerre totale déclenchée contre l’URSS constitue non seulement le sommet du régime nazi, mais aussi l’élément essentiel de son image dans la mémoire collective des Allemands après la guerre. Pour l’écrasante majorité des soldats allemands, l’expérience de la guerre est celle du front russe5.

À la fin du mois de mars 1945, la totalité des pertes de l’Ostheer (le nom de la Wehrmacht sur le front russe) s’élève à 6 172 373 hommes (tués, mutilés, disparus), soit près du double de ses effectifs initiaux, au 22 juin 19415. Ce chiffre représente 80 % des pertes subies par la Wehrmacht sur tous les fronts depuis le déclenchement de l’invasion de juin 1941. En mai 1945, on dénombre plus de 3 millions de prisonniers allemands détenus en Union soviétique. Tous camps confondus, les tués de l’Armée rouge, hors les 3,8 millions de prisonniers de guerre soviétiques décédés après leur capture, constituent 52 % du total des pertes militaires en Europe, ceux de la Wehrmacht 28 % (moins de 2 % pour l’armée des États-Unis). Les pertes militaires de l’Union soviétique représentent 85 % du total des pertes alliées en Europe (Royaume-Uni 3,7 % – France 2,9 % -États-Unis 2,6 %). Enfin, le front ouvert en juin 1944 en France a eu, militairement, environ 11 mois d’existence contre 47 mois pour le front russe ouvert en juin 1941.

La capitulation des 7 et 8 mai 1945

L’amiral Dönitz, désigné par Hitler comme son successeur envoie à Reims au QG d’Eisernhower, l’amiral Hans Georg von Friedenburg pour négocier. Eisenhower l’éconduit et prévient Staline.

Le 6 mai Dönitz revient à la charge et envoie son chef d’état-major, le général Jodl. Eisenhower le reçoit mais exige une capitulation immédiate assortie de menaces en cas de refus : bombardements intensifiés et tirs sur tous les soldats cherchant à se réfugier à l’Ouest

Jodl signe le 7 mai 1945 à 21 h 41 ; dans l’actuel Lycée Roosevelt sont présents : le général Jodl, le général anglais Walter Bedell-Smith, le général américain Eisenhower, le général français François Sevez en tant que témoin pour le général Juin, pour la RAF le général Morgan, le général soviétique Sousloparov. Les combats cessent le 8 à 23 h 1.

Staline furieux, car il n’avait pas donné son accord pour la signature à Reims, exige et obtient une nouvelle signature à Berlin ; elle est organisée le 8 mai à 0 h 16 (heure de Moscou, 23 h 16 en Occident) dans une villa de Karlshorst dans la banlieue de Berlin.

Etaient présents le maréchal Joukov pour l’armée rouge, le général A.W. Tedder pour les forces expéditionnaires alliées, le général Carl Spaatz pour les Etats unis commandant des forces aériennes des EU, le général de Lattre de Tassigny représentant la France libre et le maréchal Keitel pour le IIIe Reich.

L’acte de capitulation entre en vigueur à 23 h 1, soit le 9 mai à 1h1 heure de Moscou.

C’est pour cette raison que les Soviétiques fête la Commémoration de la Grande Guerre patriotique le 9 mai.

La guerre ne s’arrêta cependant que le 2 septembre 1945 après la capitulation du Japon. En France le 8mai fut instauré jour férie le 20 mars 1953, supprimé par le général de Gaulle le 11 avril 1959 et rétabli par Mitterand le 2 octobre 1981.

Enfin devant la pusillanimité et la fatuité de nombre de chefs d’Etat occidentaux, il revient aux historiens d’assumer pleinement le devoir d’Histoire. Pour ma part, je préfère céder la parole à Vassili Grossman, correspondant de guerre sur le front oriental : l’homme russe à la guerre revêt son âme d’un vêtement blanc. Il peut vivre en pécheur, mais il meurt en saint. Sur le front, beaucoup ont des pensées et des âmes pures, beaucoup font preuve d’une réserve monastique . Les arrières vivent sous d’autres lois et jamais ils ne peuvent se fondre moralement avec le front. Leur loi est celle de la vie, de la lutte pour la vie. Or nous ne savons pas vivre saintement. Le front, c’est la sainteté de la mort russe, l’arrière le péché de la vie russe. La patience sur le front, la résignation face à des difficultés inimaginables, c’est la patience des hommes forts. C’est la patience d’une très grande armée et il y a aussi en elle la grandeur d’âme du peuple… » Carnets de guerre de Moscou à Berlin.


1 commentaire

  • piettre dit :

    Merci, bon rappel d’histoire qui marque bien que, à part les bombardements occidentaux qu’elle subissaient, l’Allemagne n’avait pour la combattre, jusqu’aux débarquements, que l’URSS, exception faite des franco-anglais en face de l’Afrika Korps. Mais surtout j’ai aimé le dernier paragraphe avec la citation de Vassili Gtossman; même si elle est probablement un peu idéaliste, quelle belle description de l’âme russe ! Cela serait-il encore vrai aujourd’hui ?